Vous est-il déjà arrivé comme moi de ne pas vous sentir soutenue alors que vous viviez des situations douloureuses ou pire incomprise et jugée ? Ou bien croyant bien faire vous est-il arrivé de dire à quelqu’un « Quand même. là, tu exagères ou tu devrais passer à autre chose ? Comme si c’était si simple que ça… Il s’agit d’invalidation émotionnelle qui peut avoir des conséquences néfastes sur la personne… alors avant de porter un jugement sans vraiment comprendre ce que la personne ressent au regard de ses blessures, soyez vigilants à ne pas aggraver la situation.
L’invalidation émotionnelle et l’agression émotionnelle sont des formes de communication qui minent souvent la santé mentale et l’équilibre émotionnel d’une personne, surtout lorsqu’elle traverse une période difficile. Les phrases telles que « Tu exagères », « Tu devrais tourner la page » ou « Ce n’est pas si grave que ça » peuvent sembler anodines ou bien intentionnées. Cependant, elles ont des impacts profonds sur les personnes qui vivent des souffrances émotionnelles, particulièrement celles ayant déjà des blessures psychologiques antérieures.
1. Comprendre l’invalidation émotionnelle
L’invalidation émotionnelle survient lorsqu’une personne minimise, ignore ou rejette les émotions d’une autre personne. Les phrases comme « Tu en fais trop » ou « C’est pas si grave » sont des formes typiques d’invalidation, car elles font sentir à l’autre personne que ses émotions ne sont pas valides ou sont exagérées. Ces expressions peuvent donner l’impression à l’individu qu’il ne devrait pas ressentir ce qu’il ressent, ce qui le pousse à refouler ou nier ses propres émotions, un processus qui peut aggraver la détresse mentale.
Pour les personnes avec des blessures émotionnelles passées, comme des traumatismes ou des expériences de rejet, l’invalidation agit comme une sorte de rappel, une « réactivation » de leurs blessures. Cela peut créer un sentiment d’inadéquation et même réveiller des sentiments d’abandon ou de solitude.
2. Agression émotionnelle subtile et directe
L’agression émotionnelle se distingue de l’invalidation par sa nature plus intentionnellement perturbante ou blessante. Des phrases comme « Arrête d’agir comme ça » ou « Tu devrais tourner la page » peuvent être perçues comme des attaques personnelles. Elles impliquent une tentative de contrôler ou de dicter le comportement émotionnel de l’autre, en le poussant à adopter une position « raisonnable » ou « rationnelle » par rapport à ses émotions. Cela a pour effet d’éroder la confiance en soi de la personne en souffrance, qui peut alors commencer à douter de ses propres ressentis et de sa légitimité à ressentir ce qu’elle ressent.
Dans des situations où une personne a déjà des cicatrices émotionnelles, cette agression peut créer une surcharge émotionnelle, la poussant à se sentir incomprise et isolée. Elle peut aussi réactiver des dynamiques de pouvoir qui ont été vécues dans le passé, comme des relations de contrôle ou de rejet.
3. Impacts profonds sur la santé mentale et émotionnelle
Ces formes de communication sont destructrices sur plusieurs niveaux. Elles ont tendance à :
• Renforcer les pensées négatives : Les personnes qui subissent constamment de l’invalidation ou de l’agression émotionnelle commencent à intérioriser des croyances négatives sur elles-mêmes, comme « Je suis trop sensible » ou « Mes émotions ne sont pas importantes ».
• Diminuer la confiance en soi : En remettant en question la validité de leurs émotions, ces personnes finissent par douter de leur capacité à comprendre leurs propres besoins émotionnels.
• Éroder la résilience émotionnelle : L’invalidation et l’agression peuvent affaiblir la capacité de la personne à gérer ses émotions de manière saine, car elle apprend à les ignorer ou à les minimiser plutôt qu’à les traiter.
4. Réactivation des blessures antérieures
Pour les personnes ayant déjà subi des traumatismes émotionnels ou des situations d’abandon, l’invalidation peut raviver des sentiments de rejet et d’impuissance, voire d’indignité. Par exemple, une personne ayant subi un rejet parental peut ressentir un profond sentiment de solitude et de frustration lorsqu’on invalide ses émotions. Cette réactivation des blessures peut également entraîner des symptômes comme l’anxiété, la dépression, ou encore des pensées autocritiques intenses.
5. Créer un environnement d’écoute et de validation
La solution pour éviter les effets néfastes de l’invalidation et de l’agression émotionnelle réside dans la validation émotionnelle, c’est-à-dire l’acceptation et la reconnaissance des émotions d’autrui. Valider les émotions d’une personne en souffrance, c’est lui permettre de se sentir entendue, comprise et légitime dans ce qu’elle ressent. Des phrases comme « Ce que tu ressens est compréhensible » ou « J’imagine que cela doit être difficile » offrent un espace où l’autre peut explorer et exprimer ses émotions sans crainte d’être jugé ou rejeté.En somme, éviter l’invalidation et l’agression émotionnelle est crucial, surtout envers des personnes ayant des antécédents de souffrance. Plutôt que de minimiser les émotions des autres, il est essentiel de reconnaître leur vécu émotionnel pour aider à guérir les blessures passées et favoriser un espace de sécurité émotionnelle.
