La résilience est un concept qui fait référence à la capacité d’une personne, d’une communauté ou d’un système à faire face, à s’adapter et à se relever face à des difficultés, des crises ou des situations de stress. Elle n’implique pas l’absence de difficultés ou de souffrance ; il s’agit plutôt de la capacité à se rétablir, à rebondir après avoir été confronté à des événements traumatisants.
La résilience revêt plusieurs aspects, notamment la possibilité de maintenir un certain niveau de fonctionnement et de bien-être malgré les difficultés, de faire preuve de flexibilité et d’adaptabilité face au changement et de tirer des leçons des expériences négatives pour se renforcer. C’est ce qu’on appelle l’homéostasie du système.
Dans tous les cas, il s’agit d’une capacité dynamique développée et renforcée par l’apprentissage, la pratique et le soutien social. C’est la raison pour laquelle, j’ai tenté de faire le parallèle entre la notion de résilience et la Franc Maçonnerie.
D’un point de vue historique, on pourrait penser que le terme « résilience » est un néologisme récent car, aujourd’hui, il semble que ce soit un concept à la mode. Pourtant, il a été popularisé dans les années 1970 par une psychologue américaine, Emmy Werner.
L’origine du concept remonte même beaucoup plus loin puisqu’il trouve ses racines dans le domaine de la physique et de l’ingénierie, où il fait référence à la capacité d’un matériau à retrouver sa forme initiale après avoir été soumis à une contrainte ou à une pression. Cette notion a été ensuite appliquée aux sciences sociales et au domaine de la psychologie.
Emmy Werner a étudié la résilience dans le cadre de ses recherches sur le développement des enfants exposés à des facteurs de risque, tels que la pauvreté, la maladie mentale des parents ou la négligence. Ses études menées à Hawaï sur 700 enfants ont révélé que certains individus développaient néanmoins une adaptation positive et une capacité à réussir dans leur vie adulte.
Quant à moi, j’ai été sensibilisé à ce concept, lors d’une conférence de Boris Cyrulnik, neuropsychiatre et psychanalyste français. Boris Cyrulnik a connu une enfance marquée par la Seconde Guerre mondiale et la déportation. Ses propres expériences de survie et de reconstruction après des traumatismes personnels ont nourri son intérêt pour la résilience.
Il a publié plusieurs livres, notamment « Un merveilleux malheur », paru en 1999, dans lequel il explore la résilience à travers des récits de vie. Il met en avant l’importance des relations sociales, du soutien affectif et des facteurs environnementaux dans le processus de résilience.
Dans une classe de Mentor Show qu’il présente, Boris Cyrulnik nous explique que la confiance en soi n’est pas innée.
« Elle s’acquiert, se gagne presque, jour après jour, mot après mot, geste après geste.
Et ce, dès les premières années ! L’enfant peut, par exemple, apprendre à se mettre en retrait et inhiber son développement.
À force d’entendre « Tu n’es pas capable de… », « Tu as encore raté… », il met la barre très bas. Pire, il devient son propre détracteur intime.
Certains drames de l’existence peuvent, plus tard, à l’âge adulte, nous la faire perdre de vue…
Mais pas définitivement ! Car, il est toujours possible de la retrouver.
Pourquoi, en effet, ne pas renverser la représentation que l’on a de nous-même ? À cause d’elle, on finit par avoir honte de nous.
Mais, nous avons entre nos mains, le pouvoir de créer nous-même la situation qui nous permet de regagner confiance en nous.
Nous pouvons, aussi, agir sur la culture de sorte que des comportements, des situations, ne soient plus stigmatisés. »
BORIS CYRULNIK / Workbook 10
« La seule limite à notre épanouissement de demain sera nos doutes d’aujourd’hui. »
Franklin Delano Roosevelt

