L’estime de soi

L’estime de soi est un vaste sujet, au centre des préoccupations de nombreuses personnes, j’ai même envie de dire de quasi tout le monde, que l’on retrouve dans de nombreux ouvrages de développement personnel et de nombreuses études. On entend souvent parler du « manque d’estime de soi » qu’on rend responsable de tous nos maux.

On peut se demander tout d’abord ce qu’est l’estime de soi. Selon certaines définitions, il s’agit d’un jugement global qu’une personne porte sur elle-même, en quelque sorte une auto-évaluation qui permet de déterminer si la personne se considère importante, aimable, désirable, valable etc. Alors la question qui me vient immédiatement, c’est importante, aimable … par rapport à quoi, à qui ?

On entend souvent des individus dire : « Je suis nul(le), je n’y arriverai jamais, je ne suis pas assez beau, assez grand, assez intelligent, assez… »

C’est donc un jugement sur soi qui va se construire progressivement durant l’enfance et évoluera tout au cours de la vie. Cela amène à réfléchir aux éléments qui vont permettre sa construction et son évolution mais aussi ses défaillances.

En effet, la perception de soi peut être positive, négative, neutre ou même complexe.

Une estime de soi équilibrée peut être synonyme de bien-être (et c’est bien ce qu’on recherche tous). C’est subjectif donc propre à chaque personne, en fonction de sa représentation de la satisfaction, de la réussite personnelle et professionnelle etc.

D’autre part, une « faible estime de soi », selon le langage courant, pourra être associée à un état de « mal être » et pourra être à l’origine de troubles tels que l’anxiété, la dépression, des Troubles du Comportement alimentaire (TCA), des addictions ou d’autres pathologies.

Cette notion de Soi n’est pas si évidente que ça notamment dans un contexte où nous évoluons et changeons. Nous avons pourtant l’impression d’être toujours nous-même malgré des états émotionnels internes différents et l’effet du temps.

D’ailleurs, cette notion de soi est différente selon la culture à laquelle nous appartenons. Pour les japonais par exemple, la notion du Je et de Soi n’est pas identique à notre conception occidentale.

On pourrait définir le soi comme une structure cognitive qui intègre des informations que va engranger l’individu au cours de son développement : perceptions, ressentis, autoévaluation, jugements, questionnements qui auront une incidence sur l’image de soi et l’amour de soi.

Selon Germain Duclos (2004), le concept de soi consiste « en une représentation mentale, de l’ensemble des caractéristiques d’une personne, que celle-ci peut percevoir et nommer. » Cet aspect du soi est plutôt descriptif et serait l’interface entre la connaissance de Soi et le Moi Idéal, l’estime de soi étant au centre.

L’estime de soi implique un aspect évaluatif que l’enfant va acquérir vers 7/8 ans lorsqu’il développera la capacité cognitive de réfléchir sur soi et prendra conscience de sa propre valeur personnelle, par rapport à ce que lui renvoie le monde.

Il semble qu’il y ait plusieurs facteurs qui structurent le soi, notamment la famille, la culture, la société. Selon George Herbert Mead en 1925, certains facteurs de l’environnement social influencent la construction du Soi de l’enfant comme l’impact des personnes, le processus d’identification des rôles et la communication sociale. En effet, l’enfant intègre progressivement la façon dont il est perçu et considéré par les personnes importantes et significatives de son entourage et cela varie selon la période de la vie.

Lors de la petite enfance, l’enfant attend l’approbation des parents qui aura une influence primordiale sur la construction du Soi alors qu’à l’adolescence, l’approbation devra venir de l’extérieur, de la cooptation, du « regard positif de l’autre ». En identifiant les rôles des autres, l’enfant découvrira ses propres rôles, par le biais de la communication sociale.

On peut dire, plus globalement, que le regard des autres est une composante de l’estime de soi. Certains chercheurs considèrent qu’elle est le reflet du sentiment de popularité et d’approbation par autrui et comparent l’estime de soi à un «sociomètre ». Plus le sujet pense qu’il est l’objet d’une évaluation favorable par les autres, plus cela améliore son estime. Ce sont les interactions, expériences et les évènements auxquels nous sommes confrontés qui modifieraient notre estime de soi.

L’estime de soi reposerait donc sur 3 composantes : comportementale, l’estime de soi influence nos capacités à l’action ; cognitive : l’estime de soi dépend du regard que nous portons sur nous même ; affective : l’estime de soi dépend de notre humeur.

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